Les Sophistes (fin du Vème et début du IVème siècle avant Jésus Christ)
Vers 450 avant JC, Athènes est une ville où il fait bon
vivre : orgies, débauche (parfois les deux en même temps) parties de
jokari endiablées sur la plage, rien n’est trop beau pour le citoyen de cette
coquette cité hérissée de monuments touristiques majestueux. Cette ambiance de
fête perpétuelle, et une fâcheuse tendance à trop arroser tous les plats
amènent bon nombre d’intellectuels à rejeter les multiples courants de la
philosophie jugés trop compliqués et franchement incompatibles avec les
discussions post orgies. Ce désaveu global de toute forme de pensées proférée
par un vieillard barbu et ennuyeux va faire le lit d’une toute nouvelle école :
le sophisme. Que dit-elle en substance ? Qu’on peut raconter absolument
n’importe quoi, dès lors que l’on y met les formes il y aura toujours un, voire
plusieurs abrutis, pour vous croire. Pour user d’une métaphore propre à
déclencher un début de compréhension chez les moins vifs d’entre vous, on dira
que, pour le sophiste, peu importe la provenance, la qualité et l’état de
fraîcheur des ingrédients, seule compte la présentation du plat (et peu importe
si on attrape la turista après l’avoir mangé). Encore aujourd’hui, certaines
catégories d’individu, même s’ils ne s’en réclament pas ouvertement, perpétuent
la grande tradition sophiste: vendeurs de voitures d’occasion, animateur de
talk-show de seconde partie de soirée, poissonniers, hommes politiques, etc.
Attention, toutefois de ne pas se laisser berner par
certaines apparences : un sportif interviewé après l’effort raconte bien
n’importe quoi, mais il omet cependant de donner la moindre forme à son discours
qui reste invariablement, inarticulé, confus et finalement, indigeste. Le
sportif n’est donc pas un sophiste.
Malgré les apparences, cet homme
n'est pas un Sophiste.