Introduction : à quoi sert la philosophie ?
Concrètement,
à pas grand-chose. Par exemple, lorsque vous passez à la caisse d’un
supermarché, le maniement des grands concepts philosophiques ne vous
sera d’aucune utilité, sachez-le. De surcroît, si vous vous obstinez
dans votre erreur, il n’est pas exclu que certaines tensions
apparaissent avec les gens qui font la queue derrière vous.
En revanche, s’il s’avère intellectuellement moins satisfaisant, le
maniement de la carte bleue vous permettra de franchir l’obstacle en
douceur et de regagner votre voiture sur le parking, le caddie chargé
de victuailles variées, dans un délai relativement raisonnable. Vous
finirez ainsi agréablement votre soirée, affalée devant la télé à vous
bourrer de chips au paprika, tandis que le philosophe, pour sa part, aura
toutes les chances de débuter la sienne dans les locaux de surveillance
du magasin afin d’y subir un interrogatoire musclé dispensé par une équipe de vigiles au bord de la crise de nerfs.
La
philosophie dans son exercice quotidien n’est donc pas sans danger.
C'est pourquoi cette modeste "Histoire personnelle" a pour but, entre
autres, d'alerter les jeunes esprits sur les dangers qui pourraient
résulter d'une pratique par trop assidue de ce sport cérébral. Un peu
comme la masturbation, mais sans les mains.
Voici un homme définitivement mis au ban
de tous les supermarchés de France et de Navarre.