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Philo Story, la saga de la philosophie

6 juin 2008

Socrate

Socrate est né 1534 ans avant les jeux olympiques d'Athènes, au même endroit. Son père était sculpteur, mais on ignore ce qu'il sculptait exactement. Quant à sa mère, elle exerçait la profession d'infirmière, mais d'après les documents que l'on possède sur les pratiques médicales de l'époque, elle aurait eu du mal à décrocher un rôle dans "Urgences". A noter qu'elle sculptait elle aussi, à ses moments perdus, ce qui laisse à penser que c'était une infirmière très libérale. Socrate mène une enfance normale sur laquelle on ne sait absolument rien, suivi d’une adolescence sur laquelle on n’est pas plus renseigné. On peut cependant supposer qu’il a traversé ces deux épreuves sans trop de problèmes, puisque quelques années plus tard c’est adulte qu’on le retrouve , à Delphes, équipé de tous les attributs qui caractérisent en général un homme, un vrai : voix chaude et profonde, barbe fournie, poils aux pattes, etc.
Que fait-il dans cette ville ? Pas grand-chose, à vrai dire, si ce n’est traîner à droite, à gauche, se promener sur la plage et regarder pousser sa barbe. En somme, il se laisse vivre.
Un jour, l'oracle de Delphes (un type qui se cachait derrière une statue et racontait n'importe quoi en échange de quelque nourriture) déclare que Socrate est le plus sage des hommes. Stupeur de l'intéressé qui commence par dire: "OOOOh l'autre! Mais non pas du tout!" puis qui réfléchit un peu et finit par déclarer: "Je ne sais rien de plus que les autres hommes, si ce n'est qu'ils croient savoir quelque chose et que je sais que je ne sais rien"*. En d’autres termes, Socrate se présente comme un imbécile heureux et fier de l’être.

*Un des plus prestigieux disciples socratiques, Jean Gabin, entreprend de mettre cette pensée en musique en 1974. Il écoulera 500 00 exemplaires de son 45 tours, "Maintenant je sais", preuve que l'enseignement de Socrate a su traverser les époques et trouver un écho favorable auprès des jeunes oreilles issues du baby-boom).

 

 

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Jean Gabin, un Socrate sans la barbe

Fort de son savoir (c’est-à-dire: rien), Socrate commence, avec un courage qu'il faut saluer, à enseigner aux hommes leur ignorance. Ainsi, il va nu-pieds dans les rues d'Athènes, habillé comme un malpropre, pas rasé, pas lavé, tentant de convaincre tout un chacun qu'il ne sait rien du tout. Comment s'étonner après cela que les enfants lui lancent des pierres?
Au début on le laisse faire, car on le prend un peu en pitié. Mais peu à peu des bandes de jeunes désoeuvrés commencent à s'intéresser à son enseignement, d'autant qu'il ne nécessite que très peu de facultés intellectuelles. (Socrate: "Les gars, faut savoir un truc, c'est que vous savez rien...", les gars: "Ouaiiiiiis!")
Arrive ce qu'il devait arriver: excédé par les bruits de mobylette qui pétaradent dans les rues endormies jusqu'à plus d'heures, les Athéniens se plaignent, le parti démocratique l'accuse de pervertir la jeunesse. En 399 Socrate est condamné à boire la cigüe. Au début, il n'est pas contre car il est persuadé qu'il s'agit d'une nouvelle boisson du genre "smart drink" dont raffole tant les jeunes. Il déchante lorsqu'on lui apprend que c'est en réalité du poison, destiné à le faire mourir dans d'atroces souffrances.
Face à son manque d'enthousiasme, la police athénienne menace de lui arracher les poils de sa barbe un par un s'il n'avale pas le liquide sur le champ. Un policier, plus gentil que les autres, lui propose de lui pincer le nez, car la cigüe sent très mauvais.
Socrate cesse donc de chouiner, boit le poison et meurt.
Le plus beau est que notre philosophe, durant sa longue vie, ne s'est pas donné la peine d'écrire une seule ligne. Du coup, ses propos proviennent exclusivement du bouche à oreille, de vagues "on dit" et de cancans athéniens, ce qui laisse planer un doute sur la véracité de leur contenu.

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6 juin 2008

Chapitre II LES SOCRATIQUES

La naissance de Socrate (ou du moins les années qui suivront) va marquer la décrépitude inéluctable des pré-socratiques qui seront dès lors confrontés au dilemme suivant : devenir socratiques ou disparaître à jamais. Leur sort ne nous passionnant pas plus que ça, nous allons définitivement cesser de nous y intéresser pour aborder enfin à la période socratique.
Etalée sur un bon siècle, elle marque l’apogée de la philosophie antique, avec une pléiade de vedettes de renommée internationale, comme Socrate déjà cité, mais aussi Platon et Aristote.
Pour faire simple et afin de ne pas fatiguer le lecteur avec des considérations qui le dépassent largement, on dira que là où les pré-socratiques (c’est la dernière fois que leur nom apparaît ici, j’en fais le serment) se chamaillaient essentiellement sur de basses préoccupations matérielles, les socratiques, pour leur part, se préoccuperont avant tout de métaphysique.
En d’autres termes, la métaphysique est le sujet de conversation préféré des socratiques.
Pour l’exprimer différemment, les socratiques n’aiment rien tant que de discuter métaphysique en faisant leurs courses ou en prenant l’apéritif sur la terrasse de leur villa.
Pour résumer, la métaphysique, c’est vraiment LE truc des Socratiques.
Mais qu’est-ce que la métaphysique ?
Cette question, bien que pertinente dans un tel contexte, sera en l’état actuel de nos connaissances avantageusement remplacée par celle-ci : « Mais qui est donc ce diable de Socrate ? »

5 juin 2008

Les Sophistes (fin du Vème et début du IVème siècle avant Jésus Christ)

Vers 450 avant JC, Athènes est une ville où il fait bon vivre : orgies, débauche (parfois les deux en même temps) parties de jokari endiablées sur la plage, rien n’est trop beau pour le citoyen de cette coquette cité hérissée de monuments touristiques majestueux. Cette ambiance de fête perpétuelle, et une fâcheuse tendance à trop arroser tous les plats amènent bon nombre d’intellectuels à rejeter les multiples courants de la philosophie jugés trop compliqués et franchement incompatibles avec les discussions post orgies. Ce désaveu global de toute forme de pensées proférée par un vieillard barbu et ennuyeux va faire le lit d’une toute nouvelle école : le sophisme. Que dit-elle en substance ? Qu’on peut raconter absolument n’importe quoi, dès lors que l’on y met les formes il y aura toujours un, voire plusieurs abrutis, pour vous croire. Pour user d’une métaphore propre à déclencher un début de compréhension chez les moins vifs d’entre vous, on dira que, pour le sophiste, peu importe la provenance, la qualité et l’état de fraîcheur des ingrédients, seule compte la présentation du plat (et peu importe si on attrape la turista après l’avoir mangé). Encore aujourd’hui, certaines catégories d’individu, même s’ils ne s’en réclament pas ouvertement, perpétuent la grande tradition sophiste: vendeurs de voitures d’occasion, animateur de talk-show de seconde partie de soirée, poissonniers, hommes politiques, etc.
Attention, toutefois de ne pas se laisser berner par certaines apparences : un sportif interviewé après l’effort raconte bien n’importe quoi, mais il omet cependant de donner la moindre forme à son discours qui reste invariablement, inarticulé, confus et finalement, indigeste. Le sportif n’est donc pas un sophiste.

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Malgré les apparences, cet homme
n'est pas un Sophiste.


30 mai 2008

LES PRES-SOCRATIQUES : Les Italiques (V siècle avant Jésus Christ)

    On les a appelés ainsi par dérision, car ils avaient pour fâcheuse habitude de se pencher sur des problèmes dont la complexité les dépassait largement.
    Le plus célèbre d’entre eux est incontestablement Pythagore. Après des études médiocres, notre homme ne sait pas trop quelle voie embrasser. Il serait bien tenté par une carrière d’astronaute, mais le calendrier de la NASA a pris un retard considérable, et il n’a pas la patience d’attendre. Il décide alors de fonder une école à Crotone, mais il est vite confronté à ce que l’on est obligé d’appeler une dramatique absence de programme. Pour y palier, il met au point tout un tas de rites ingénieux que les élèves se doivent de suivre scrupuleusement sans trop poser de question : ne pas manger de fèves, ne pas parler dans l’obscurité ni devant la télévision, se déplacer à cloche-pied les jours commençants pas un M, etc. Et si d’aventure on l’interroge sur le bien-fondé de telle ou telle démarche, Pythagore se contente d’arborer un sourire stupide tout en massant sa longue barbe blanche.
    Toutefois, l’ambiance se dégrade rapidement au sein de la petite communauté. La cafétéria est fermée depuis des mois, soi-disant pour rénovation, et les disciples commencent à se plaindre amèrement du manque de distraction qui sévit au sein de l’établissement. Pythagore leur propose alors de s’emparer du pouvoir à Crotone. Mais une fois aux commandes de la ville, le philosophe passe son temps dans la salle de projection du palais à visionner des veilles VHS de Capitaine Flame. Les papiers gras s’amoncellent dans les rues, la délinquance prolifère, et le peuple, à bout de patience, se révolte et boute Pythagore hors des murs de la ville.
    Moralement, c’est un coup dur mais rien comparé à l’indigence matérielle dans laquelle se retrouve notre homme, contraint de retourner habiter chez sa mère qui l’oblige à faire son lit tous les matins et déposer ses chaussettes au linge sale.
    Aigri, humilié, il ne pense qu’à se venger de la société des hommes Il passera ainsi le restant de ses jours à mettre au point des formules algébriques compliquées, synonymes de sueurs froides et de punitions carabinées pour  toutes les générations d’écoliers à venir.
    Deux aventuriers notoires, Xénophane et Parménide ont également tenté de se faire un nom en s’inspirant de Pythagore, mais en mieux organisé. Xénophane officie principalement comme cerveau du couple, tandis que Parménide s’occupe de l’organisation et de l’intendance. Tous les deux, ils fondent l’école des Eléates, avec comme concept principal l’idée que ce qui est, est.
    Ils doivent cependant rapidement revoir leur formulation car les premiers élèves croient que l’on rie à leur dépend, et partent en claquant la porte, sans omettre toutefois de se faire rembourser le premier trimestre payé d’avance.
    La seconde version donne à peu près ceci : « l’être est immuable, éternel, unique, indivisible, absolu ». L’école et sa doctrine rencontrent alors un certain succès jusqu’au jour où, à la cantine, un disciple prend à partie Xénophane et Parménide. Désignant de la pointe de son couteau le steak posé dans son assiette, le jeune homme, d’un ton narquois, s’écrie à l’adresse des deux philosophes : « Eternel et indivisible, hein ? ». Puis il engloutit le morceau de viande en trois coups de fourchette. Un silence consterné s’abat alors sur le réfectoire. Après quelques minutes, les élèves finissent par comprendre qu’il avaient été les victimes d’une vaste escroquerie, demandent aussitôt le remboursement de leurs frais scolaires sur les trois dernières années, puis saccagent l’école de fond en comble.
    Suite au scandale, les deux compères, prudents, disparaissent un temps de la circulation, puis tentent de percer dans le monde du spectacle en interprétant la célèbre chanson « Toi et moi contre le monde entier ». Mais le duo fait long feu lorsqu’on s’aperçoit que la plantureuse Lily Parker n’est autre que Xénophane dissimulé sous une perruque rousse.
   
   

      peter_sloane_copie_1
Le subterfuge était pourtant grossier
   

 
30 mai 2008

LES PRE-SOCRATIQUES : Les Ioniens (VI siècle avant Jésus Christ)

Désirant avant tout concentrer leurs efforts et éviter de se répandre en considérations vaseuses sur mille sujets différents, les Ioniens ont rapidement décidé de se focaliser sur une seule et unique question : de quelle matière sont faites les choses ?
Les débats au cours des réunions de travail étaient le plus souvent enfiévrés, car, comme on l’imagine, chacun avait sa petite idée sur la question. Thalès soutenait pour sa part que peu importait la matière dès lors qu’elle affichait ses 11°5. Anaximène, qui ne supportait plus Thalès depuis une sombre histoire de toge tâchée par un morceau de viande en sauce, éprouvait un malin plaisir à le contredire systématiquement. Aussi affirmait-il –sans en être parfaitement convaincu lui-même – qu’un liquide ne saurait en aucun cas s’apparenter à de la matière dans la mesure où il ne poussait pas de cri lorsqu’on plantait un couteau dedans. Des années plus tard il finit par avouer que, aveuglé par sa rancœur, il avait confondu avec le cochon.
Mais nous ne pouvons évoquer les Ioniens sans parler d’Héraclite, figure de proue du mouvement. Héraclite, après des années principalement consacrées à la réflexion, arriva à la conclusion suivante : tout change. Une fois son propos formalisé, il éprouva une grande satisfaction en réalisant qu’il tenait là de quoi bâtir toute une carrière. En effet, il était objectivement très difficile de le contredire : après la vie venait la mort, après la nuit venait le jour, après la pluie le beau temps. Notre homme tenait ainsi à la disposition des curieux quantité d’exemples du même acabit qui, pensait-il, lui permettrait d’accéder sans problème à la postérité. Il dut cependant déchanter en constatant qu’après quelques années, son auditoire se limitait toujours à un vieillard qui passait son temps à lui jeter des petits cailloux tout en ricanant méchamment, et un chien galeux et borgne dont le comportement laissait à penser qu’il était somme toute assez peu concerné par le problème.
Il décida alors d’appâter le public en enrichissant son discours d’une toute nouvelle question : « Comment y a-t-il à la fois dans le monde de la multiplicité et de l’unité, du changement et du stable ». Le succès ne fut hélas pas au rendez-vous : le chien se mit à hurler à la mort tandis que le vieillard remplaçait promptement les gravillons par des morceaux de rocher d’une dizaine de kilos. Profondément blessé dans son amour propre (mais aussi par les projectiles) Héraclite, après une formation accélérée de trois jours, se reconvertit dans la vente d’assurance-vie au porte-à-porte.

   

courtier_assurances
La philosophie mène à tout.

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30 mai 2008

Chapitre premier - LES PRE-SOCRATIQUES : introduction

Evidemment, les pré-socratiques ne s’appelaient pas ainsi à l’origine, dans la mesure où Socrate n’était pas encore né. En fait, ils n’avaient pas de nom bien défini, ce qui a entraîné au début une certaine confusion, et des difficultés pour se reconnaître dans la rue. Afin de résoudre le problème, ils ont pris la décision de se séparer en plusieurs écoles auxquelles ils ont donné des noms cocasses et colorés afin qu’on ne les confonde pas.
Ce phénomène de différenciation par le nom a été également observé dans les années 60, avec l’émergence d’orchestres rythmés en destination de la jeunesse, comme les Beatles et les Rolling Stones.


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Les Rolling Stones :  ils doivent tout aux pré-socratiques

30 mai 2008

Première partie - La philosophie ancienne : introduction

    Elle commence à dater un peu, c’est vrai, d’autant qu’à l’époque, les gens se promenaient à pied ou à dos de mulet, vêtus de draps blancs ridicules.
Dès lors il paraît difficile d’apporter le moindre crédit à leur enseignement, à une époque où les déplacements motorisés sont la règle et où les habitudes vestimentaires ont considérablement évolué pour atteindre un summum d’élégance et de décontraction. Cela dit, on peut malgré tout jeter un œil sur ces doctrines poussiéreuses, ne serait-ce que pour s’instruire un peu.

 

    platon_et_aristophane
Un philosophe explique à son camarade comment
  une bande de chenapans lui a volé son unique mulet.

30 mai 2008

Introduction : à quoi sert la philosophie ?

Concrètement, à pas grand-chose. Par exemple, lorsque vous passez à la caisse d’un supermarché, le maniement des grands concepts philosophiques ne vous sera d’aucune utilité, sachez-le. De surcroît, si vous vous obstinez dans votre erreur, il n’est pas exclu que certaines tensions apparaissent avec les gens qui font la queue derrière vous.
En revanche, s’il s’avère intellectuellement moins satisfaisant, le maniement de la carte bleue vous permettra de franchir l’obstacle en douceur et de regagner votre voiture sur le parking, le caddie chargé de victuailles variées, dans un délai relativement raisonnable. Vous finirez ainsi agréablement votre soirée, affalée devant la télé à vous bourrer de chips au paprika, tandis que  le philosophe, pour sa part, aura toutes les chances de débuter la sienne dans les locaux de surveillance du magasin afin d’y subir un interrogatoire musclé dispensé par une équipe de vigiles au bord de la crise de nerfs.

La philosophie dans son exercice quotidien n’est donc pas sans danger. C'est pourquoi cette modeste "Histoire personnelle" a pour but, entre autres, d'alerter les jeunes esprits sur les dangers qui pourraient résulter d'une pratique par trop assidue de ce sport cérébral. Un peu comme la masturbation, mais sans les mains.
   
   

bhl

   

 Voici un homme définitivement mis au ban
de tous les supermarchés de France et de Navarre.

 

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